Sans doutes, Boukhara est une des villes les plus romantiques au monde. La ville doit cette réputation surtout à sa merveilleuse architecture des époques différentes et à son patrimoine vieux de 25 siècles.
Plusieurs fois envahie, pillée et même détruite, depuis l’époque des Achéménides et jusqu’à l’invasion des ordes de Gengis-khan, Boukhara a pourtant survécu les pillages et les massacres, pour continuer de porter sa couronne royale.
Plus de trois cent mosquées et autant de médersas ont valu à Boukhara le titre de la ville sainte. Elle a gardé son charme médiéval et aujourd’hui ses visiteurs trouvent le plaisir de se balader dans la vieille ville, de passer à pied d’une médersa à l’autre, de se perdre dans la multitude d’ateliers de tisseuses de tapis, de forgerons, de sculpteurs sur le bois ou le métal, de minituristes, de brodeuses et d’autres.
Religion, pouvoir royal et commerce – ces trois piliers de Boukhara – ont contribué à la formation de son aspect architectural.
Le Mausolée d’Ismail Samani est une des plus anciennes et merveilleuses constructions à Boukhara. Elle a heureusement survécu à l’invasion mongole. Erigé au début du Xe siècle, à l’époque de de l’essor de la dynastie des Samanides, le mausolée impressionne par la finesse de la décoration – une vraie «brodérie» en briques – qui rend tout le bâtiment impondérable.
La citadelle, Ark, attire l’oeil de tout visiteur de la ville. Résidences traditionnelles des gouverneurs pendant plus d’un millénaire, l’Ark est aussi vieux que Boukhara elle-même. La première forteresse avait été bâtie dans l’antiquité et fut plusieurs fois reconstruite jusqu’au XVIe siècle où elle eut son aspect d’aujourd’hui. Elle devint alors non seulement la résidence des émirs locaux (avec le harem, la cour de réception, les chambres de l’émir etc) mais accueillit toute la cour royale, y compris la trésorerie, l’Hôtel des Monnaies, la geôle où sont aujourd’hui exposés les outils des tortures de l’époque.
En face de l’Ark (il faut juste traverser la place de Réghistan) se trouve l’exquise mosquée Bolo-khaouz (1712) dont les colonnes de l’iwan, couvertes de fine sculpture, se reflètent dans les eaux du bassin creusé dans la cour.
Le gigantesque Minorai Kalon présent un intérêt particulier. Autrefois la construction la plus haute dans toute l’Asie centrale, ce minaret s’élève à 47 m. Erigé en 1127, le minaret Kalon a résisté aux siècles mais aussi à la conquête de Gengis-khan qui, d’après la légende, l’a épargné étant profondement impressionné par se dimensions et beauté, tandis que le reste de la ville a été ravagé sans merci.
La disposition des monuments rend l’architecture de Boukhara médiévale très particulière. Traditionnellement, les constructions devaient former un ensemble – il y avait peu de bâtiments isolés. Aujourd’hui, le minaret Kalon est au point de l’ensemble encadrant la place centrale de Boukhara de Moyen Age – Poi Kalon. Les deux autres bâtiments de l’ensemble datent du XVIe siècle: l’immense mosque du vendredi Masjidi Kalon et la médersa Miri Arab, toujours en activité.
Un autre exemple de l’intergration des bâtiments dans un ensemble – Lyabi-khaouz. On y trouve un grand bassin, bordé par des mêriers, et encadré par trois bâtiments: la médersa Koukeldash (XVIe siècle), la plus grande médersa en Asie centrale, la médersa et la khanaka (abri pour les derviches) construites toutes les deux par Nodir Devon beghi au XVIIe siècle. Pendnt des siècles, le bassin Lyabi-khaouz fournissait de l’eau potable (qui venait du canal Shakhroud) aux habitants de Boukhara. Aujourd’hui, c’est un lieux de repos à l’ombre des mûriers séculaires.
La médersa d’Ouloughbek attire l’oeil par l’élégance de ses formes et de la décoration témoignant le goût de son bâtisseur, petit-fils de Timur. Elle fait face à la médersa d’Abdoul-Aziz-khan impressionnant par sa décoration.
L’ensemble pareil est créé par les médersa Moodari-khan et Abdoulla-khan, construite l’une en face de l’autre sur une ruelle étroite.
Le commerce faisait la ville vivre pendant des siècles. Située sur le croisement des itinéraires de la Grande Route de la Soie, Boukhara accueillait les négociants arrivant des quatre coins du monde. Logiquement, y abondaient les caravan-sérails, les bains et les coupoles marchandes. Certaines de ces coupoles- Toki Argaron, Toki Telpak fourouchon, Toki Saraffon — existent aujourd’hui et sont toujours utiliisées comme lieux de vente de tapis, soies, broderies, bijoux et épices, toujours en respect de vieilles traditions commerciales.
En 1993, l’UNESCO a reconnu la valeur et la signification du patrimoine culturel et architectural de Boukhara et son centre historique a été inscrit sur la liste de l’héritage de l’Humanité.